Les nouveau-nés peuvent avoir le nez de leur mère mais aussi leur dépression. En effet, une étude menée à Singapour vient de révéler que la dépression se transmettait aux enfants, et ce, alors même qu’ils sont encore dans le ventre de leur mère.
La dépression est-elle héréditaire ? Si l’on en croit une étude menée par l’Université Nationale de Singapour et publiée dans la revue médicale Biological Psychiatry, la dépression se transmettrait alors que l’enfant est encore dans le ventre de sa mère.
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont suivi 157 femmes enceintes dès leur 26ème semaine de grossesse. Ils leur ont demandé de répondre à plusieurs questionnaires jusqu’à leur terme afin d’évaluer leur état psychologique. Dans les deux semaines suivant leurs naissances, les chercheurs ont fait passer une IRM aux bébés, afin d’analyser la structure de leurs cerveaux.
Les scientifiques se sont particulièrement intéressés à la zone du cerveau contrôlant les émotions, le stress et les angoisses. Ils ont découverts que les bébés dont les mères étaient particulièrement dépressives avaient des connexions anormales dans cette zone du cerveau ainsi qu’une « connectivité structurelle » réduite. Les chercheurs ont donc déduits que la dépression se transmettait dès la grossesse.
Selon les scientifiques ayant mené l’étude, cette découverte est capitale. En effet, elle suggère qu’il est très important de faire passer des IRM aux femmes enceintes pour évaluer leur état mental. Par ailleurs, les résultats de l’étude montre qu’il faut traiter la dépression post-partum dès les premiers stades de la grossesse et non après la naissance du bébé comme c’est généralement le cas.
Cette découverte pourrait expliquer pourquoi certains enfants souffrent de dépression dès leur plus jeune âge. Une étude anglaise menée par le National Institute for Health and Care Excellence publiée en septembre dernier avait montré que plus de 80 000 enfants montraient des signes de maladies mentales et que plus de 8 000 enfants de moins de cinq ans étaient dépressifs.
Par Dounia Malki