La personnalité évitante
Je suis nul. Les autres vont me rejeter, m'humilier. Face à de telles craintes, le sujet évite tout contact avec autrui.
Jérôme Palazzolo
L'auteur
Jérôme Palazzolo, psychiatre, est professeur au Département santé de l’Université internationale Senghor, à Alexandrie, en Égypte, chargé de cours à l’Université de Nice-Sophia Antipolis et chercheur associé au Laboratoire d’anthropologie et de sociologie, Mémoire, identité et cognition sociale, LASMIC, à Nice.
Une personnalité évitante, comme son nom l’indique, a tendance à éviter, mais à éviter quoi et pour quelles raisons ? Elle évite à son travail les situations où elle se retrouve en groupes : elle ne participe donc pas aux réunions, ni aux projets où elle devrait travailler avec d’autres personnes. Dans sa famille, et avec ses amis, elle ne donne jamais son avis en premier. Elle attend que d’autres aient parlé avant d’oser s’exprimer. Elle s’habille de façon à ne pas se faire remarquer. Elle évite de faire part de ses propres goûts, de s’affirmer, de se confronter aux autres. Elle évite la vie.
Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, DSM IV, la personnalité évitante se définit par une inhibition sociale, un sentiment de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif d’autrui. Le sujet doit présenter quatre des critères qui définissent le trouble (voir l’encadré page ci-contre). Ce dernier se caractérise par un repli sur soi dû à un manque total de confiance en soi, la peur d’être jugé, une timidité exacerbée, une hypersensibilité au rejet et à la critique, et une anxiété marquée. Ce trouble touche 0,5 à 1 pour cent de la population générale. Sa fréquence est élevée dans certains troubles psychiatriques, notamment chez les personnes souffrant de troubles anxieux. Les hommes et les femmes sont atteints dans les mêmes proportions.
Profil sur wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_de_la_personnalit%C3%A9_%C3%A9vitante